Une discussion entre Bertille Laguet, Elina, Elodie, Lily et Clara à Chexbres
Bienvenue dans ce nouvel épisode de notre podcast dédié aux artisans et artisanes ! Aujourd’hui, nous vous emmenons à la rencontre de Bertille Laguet, une artisane forgeronne dont la passion et l’enthousiasme se reflètent dans chacune de ses créations. Au cours de notre entretien, nous explorons les chemins de sa formation et plongeons dans son processus créatif, de l’acquisition de la matière première aux finitions réalisées avec soin. Au cœur de notre discussion, nous découvrons sa vision poétique de l’artisanat, où chaque pièce est une invitation à apprécier l’équilibre entre praticité et élégance. Inspirée par le témoignage temporel de ses oeuvres, Bertille nous guide dans son monde harmonisant le passé, le présent et l’avenir.
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l’univers de Bertille
Photos réalisées par Elina Leuba
‘En passant la porte de l’atelier, je suis tombée amoureuse. Je n’avais alors aucune idée de ce que c’était d’être forgeronne.’
A la forge, tu es sans cesse physiquement en contact avec le métal. Tu peux passer ta main et sentir toutes les imperfections, ou la perfection quand ça arrive.
J’ai appris à forger ici, juste en observant, copiant et en essayant de faire au mieux.
C’est mon travail, et c’est aussi un peu ma passion.
‘Quand je commence un projet, j’aime bien le dessiner tout de suite à l’échelle en me référençant directement aux matériaux que j’ai en ma possession à l’atelier.’
‘Cet atelier date de 1906. Il a vu passer cinq générations de forgerons avant moi. Il y a pleins d’outils qui datent de toutes ces périodes.’
Je me dis que si le projet correspond aux clients, on a la possibilité de garder l’objet beaucoup plus longtemps, parce que ça devient une pièce qui leur tient à coeur.
‘La forge, c’est un peu le berceau de l’humanité. On y dompte le feu et on y travailler le fer. Je trouve beau que les gestes soient restés, même si les formes changent.’
Je crois qu’il faut quand même avoir pas mal de caractère pour travailler le métal.
‘Chaque projet que je reçoit à la forge est absolument nouveau.’
‘Ce qui est un peu magique à la forge, c’est que tu fabriques tes propres outillages. Quand tu commences un projet, tu forges tous les outils qui vont avec aussi.‘
Il y a une mémoire du corps. Il sait exactement quels gestes faire. Je me surprends parfois moi-même et j’adore.
‘Pour le moment, je crois que j’ai plus envie de transmettre aux enfants que ce métier est possible, existe et peut être fait par une femme.’
